top of page

         

        Journal de bord

7 mai 2021

 

LE FILM :

Je propose de réaliser un film pensé véritablement comme un film de recherche, comme un élément central de la recherche, qui vise non seulement à diffuser mais à produire de la connaissance par le processus de fabrication du film. 

N’ayant pas encore exploré les archives ou lu vos travaux j’émet ici des hypothèses, des pistes à discuter collectivement. 

Je propose de mener une série d’entretiens à partir d’une sélection d’archives qui seront montrées et discutées au cours de l’entretien. Il s’agit de mettre en application le principe de la vidéo elicitation ou video explicitiation. Ces entretiens seront un matériau d’analyse important et une matière filmique exploitable si j’ose dire pour le film final puisque filmés. 

Plusieurs catégories d’enquêtés pourraient être concernés par cette recherche par entretien: 

  • les fabricants d’images (réalisateurs, producteurs, reporters)

  • les personnes figurant sur les images (ceux et celles concernées par l’invalidité, politiques, animateurs et autres commentateurs invités)

  • des “experts” de la question (médecins, historiens, sociologues, des artistes etc spécialistes des images et du handicap…)

On peut envisager une trame temporelle, sur les évolutions dans le temps. Les changements des années 1950 à nos jours quant aux représentations du handicap et de l’invalidité en lien avec les évolutions politiques et l’histoire de la Suisse. Donc on pourrait imaginer utiliser également des archives à teneur politique plus générale. Suisse latine.

En s’appuyant sur les archives on pourrait donc s’attacher à montrer ce qui change, les grandes avancées, les moments d’imagination, de progrès, et la façon dont la télé accompagne ces moments en proposant des formes et formats “différents”. 

 Changement/évolutions dans la façon dont on montre, question de la représentation du stigmate, techniques de contournement du stigmate. Qu’est-ce qu’on montre, qu’est-ce qu’on ne montre pas. Le champ sémantique, les mots employés aussi. Qu'est-ce qui était visible et qui devient invisible et inversement qu’est-ce qui, invisibilisé dans les années 1960 par exemple, existe aujourd’hui dans les représentations médiatiques? 

Question qui m’intéresse dans mon travail en psychiatrie. L'hôpital et plus largement l’institution, enferme, cache et protège tout à la fois. On le voit bien à la MAS. Là bas, il existe des personnes qui ne sont jamais vues, jamais montrées, dont j’ignorais personnellement l'existence avant d’entrer dans les lieux. C’est une expérience très marquante qui pose évidemment la question de la représentation et de comment on peut montrer ces êtres en lien avec les questions de respect, de dignité, les limites du montrable, etc qui ont été abordées déjà par des philosophes, historiens, artistes mais pas tant que ça et qu’on pourrait questionner à travers le travail sur les archives. Pour reprendre l’exemple de la MAS de Vauclaire. Il y a encore 20 ans, les résidents étaient dans des dortoirs avec des douches communes, souvent attachés à leur lit, parfois nu. Il y avait des cris en permanence et beaucoup de violence comme nous l’a raconté l’ancien directeur de la MAS lors d’un entretien. Cet homme a complètement transformé la MAS. Il a réhabilité le bâtiment qui a pris une forme circulaire,  avec chambre et sdb individuelle, il a mis en place une nouvelle circulation d’un espace à l’autre d’un résident à l’autre, facilitant le travail des soignants, leur permettant de s’éloigner, de souffler au besoin, les traitements ont baissé, etc et c’est aussi à ce moment là que nous avons été invité à filmer et photographier les lieux et les résidents. Le dir a demandé à Hélène de faire des portraits des résidents afin dans une logique de “réhumanisation” de l’hôpital. Travail très difficile, délicat, et qui a posé beaucoup de questions. On voit bien avec cet exemple que la question de la représentation racontent l’évolution des rapports sociaux, ce qui est le but du projet je crois. Je pense donc que les archives de la RTS peuvent être un support pour ces questions et que les entretiens menés autour des images peuvent venir nourrir ce que vous analysez déjà avec vos connaissances et compétences sur le sujet du handicap. 

Partir d’une analyse historique des représentations des individus associés à un handicap physique et psychique qui pourrait remonter au delà de la rts (peinture, gravure, photo, cinéma, comme une sorte d’introduction), réflexion sur la façon dont on parle de la souffrance physique et psychique, du rapport entre invalidité et souffrance mentale (stigmate invisible // stigmate visible, rapport au corps), et aussi donc des questions de respect, de dignité, les limites du montrable et en s’appuyant sur ces archives on pourrait produire une réflexion collective qui permette de multiplier les voix, les points de vue et aussi de créer une forme de réflexivité avec les travaux de l’équipe (qui viendront s'inscrire donc dans le dispositif, à travers vos analyses, vos paroles d’experts, peut-être un dialogue autour des images aussi). ( On peut imaginer que chacune va mener des entretiens en fonction des images, des sujets abordés, donc le film est pensé comme un travail collaboratif même si je m’engage à prendre en charge sa réalisation). 

Pour constituer le corpus d’archives on peut articuler plusieurs dimensions par rapport à ce que je viens de dire mais j’ai l’impression que les évolutions des représentations dans le temps sont la clé de la narration pour parler des évolutions des rapports sociaux au handicap.

Je pense que ces questions là amène à penser les possibilités d’investir une part sensible dans la production de données. Je pense que les questions de souffrances ou de joie de dignité et d’humanité qui sont au cœur du sujet peuvent ouvrir à inviter l’art dans la recherche. Aussi je pense que ce travail peut être un support pour d’autres formes de diffusion que le film. 

Montage d’une exposition

Je souhaitais vous soumettre l’idée d’une installation, une exposition qui aurait pour point de départ les archives télé mais aurait recours à d’autres matières, des oeuvres, des objets, des affiches, des vidéos de performances,  (éléments sur contexte historique comme des cartes, frises historiques, articles de  presses, lois, photographies)... 

Dans le cadre de l’expo, on pourrait se concentrer sur une réflexion sur les corps, images des corps/matérialité des corps dans l’espace, artefacts, en lien avec des objets du quotidien( typique suisse?) à travers le temps et avec les objets propres à l’appareillage et ses évolutions. Je me demande si on pourrait retrouver par exemple des béquilles des années 1950 que l’on voit dans les archives et on pourrait les exposer en même temps qu’on montrerait les images, on peut imaginer aussi des fauteuils roulants, des boîtes de médicaments ou des piluliers, jusqu’au outils high tech des sportifs actuels. De même que des éléments de la vie quotidienne typique de la culture suisse qu’on voit dans les archives et qui pourraient résonner avec les conditions de vie lorsqu’on est invalide en suisse, leur évolution pourraient être mis en relation avec les figures du handicap (je pense aux objets évidemment du domaine montagnard et de carnavals par exemple,des masques, des personnages fantasmatiques). 

Le film pourrait être projeté dans l’expo et/ou repensé en séquences diffusées sur des moniteurs avec casques.  

Je pense qu’on peut également proposer un colloque en lien avec cet évènement dont on pourrait publier les actes sous forme papier et multi-médias.

Le travail de recherche-création que je propose pourrait donner lieu aussi évidemment à un ouvrage papier et multi-médias restituant le travail de recherche-création, avec des photographies, des photogrammes, des extraits d’entretiens et des analyses. Et aujourd’hui il y a de plus en plus d’éditions qui proposent des formats multimédias, c’est quelque chose que l’on souhaite développer au CIREC en partenariat avec la RFMV, ça pourrait être l’occasion d’une première édition multi médias. 

 

C’est une dimension de la recherche qui intéresse et se développe beaucoup dans le monde anglo-saxon et en Europe (exemple). Non seulement donner une grande place au visuel mais aussi au recours à la création pour penser et restituer la recherche. Dans un but de rendre accessible, de créer des ponts entre sciences et société mais aussi pour donner une place plus importante à la dimension sensible de la recherche, la considérer comme source de connaissance, comme faisant partie du savoir cognitif. C’est toujours frappant de voir comme il y a peu d’images dans les recherches socio qui traitent pourtant des représentations médiatiques. 

Il y a des supports de diffusion qui se développent en ce sens (on est en train d’en faire une recension avec le cirec) mais je pense que c’est le moment de créer une édition/revue en ligne qui va dans ce sens. Je ne sais pas dans quelle mesure le projet pourrait être un tremplin pour développer une plateforme de diffusion de recherche socio-anthropologique multi médias mais beaucoup seraient intéressés). 

Par ailleurs, du côté du monde de l’art il y a beaucoup d’opportunités, d'intérêt pour la recherche. Exemple du Trinkhall, boite de prod film de recherche… 

 

Principaux objectifs proposés:

  • Production :

    • Un film documentaire de recherche

    • Une exposition

    • Un colloque international (Images des marges/mondes fragiles)

    • Un ouvrage collectif (papier et multi-médias) /actes du colloque

    • Un site internet support de “valorisation de la recherche”

Time line : D’abord le film qui sera diffusé en ouverture de l’exposition. Le colloque aura lieu dans le cadre de l’exposition. L’ouvrage collectif découlera du colloque.

Donc on peut le penser comme un gros évènement unique qui comprend, la diffusion du film (et d’autres si on décide d’organiser une programmation de films), une exposition, un colloque et un ouvrage. 

 

Deux ans à temps partiel ne sont pas de trop pour faire ce travail. Il faudrait voir dans quelle mesure on peut associer des partenaires, possibilité d’associer le cirec pour un accompagnement. Je ne dis pas cela parce que c’est mon équipe mais je pense que c’est une équipe idéale pour accompagner le projet. 

DRIVE 

PLAN DE TRAVAIL

 

- création d’un dossier partagé dans drive: 

- Planning de réunion/ODJ/CR: réunion d’équipe mensuelle/ rdv individuels pour suivi du travail des étudiants ?

- travail de veille scientifique 

- Éléments pour le site, etc

 

Planning (archi-doc n’existe plus) 


 

  • Avec le CIREC nous avons eu un financement pour organiser deux journées scientifiques autour des approches entre art et science sur “les mondes fragiles” concept que l’on reprend à l’anthropologue Carl Havelange qui dirige le musée du Trinkhall et qui est prof à l’univ de liège et qui accueille ces journées à l’université et aux musée. Musée qui est aussi un centre de recherche est lié au domaines du handicap, donc il y Le Trinkhall Museum, (anciennement Madmusée pour « Musée d'art différencié ») est un musée liégeois fondé en 1998 qui est situé dans le parc d'Avroy à Liège. Le musée conserve et expose des œuvres réalisées par des artistes porteurs d'un handicap mental, de maladie mentale ou de fragilité psychique, en contexte d'atelier.L'histoire du Trinkhall museum est liée à celle du Créahm (Créativité et Handicap mental). Créé à Liège en 1979 par Luc Boulangé, le Créahm est une association dont l'objectif est de révéler et de déployer des formes d'art produites par des personnes handicapées mentales. 

Dans ces journées que nous organisons il y a aura une demi-journée consacrée au handicap physique et mentale. on pourrait associer le projet et vous pourriez intervenir autour du travail qu’on mène sur les archives? 

Je pense que le Trinkhall sera très intéressé par notre projet et cela peut déjà être un lieu culturel partenaire du projet. 

PREMIERS DOCUMENTS DE RECHERCHES 

 

ARCHIVES RTS (à partir de 1950):


 

“Santé mentale” 

 

Les maladies mentales et leurs soins : Interview de John Grees, directeur de la fédération mondiale pour la santé mentale

Date

15.03.1956

Résumé

Considérer les maladies mentales comme n'importe quelle autre maladie. Précédemment: incarcération. Aujourd'hui: meilleurs soins. Demain: prévention des maladies mentales. Traitement psychologique des adultes et des enfants. Recherches sur les causes génétiques, psychologiques, liées à l'environnement. En Angleterre, le public doit encore être éduqué sur ce problème. Evolution dans le pays: on parle davantage des maladies mentales mais on y consacre encore trop peu de moyens. La situation dans d'autres pays. Le bonheur de l'humanité dépend de la bonne santé mentale.

Historique

Copie Mesures d'urgence. Disques 78t maison Radio-Lausanne 44989, 44990. En 3 plages; Copie Mesures d'urgence. Disques 78t maison Radio-Lausanne 44989, 44990. En 3 plages

Série

Sauvegarde d'archives

Mots-clefs

Production

Date

15.03.1956

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=ADCF20E2-F8DB-4820-8000-185E1F6DBFEF


 

Hygiène mentale des loisirs : Causerie de M. Repond

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=88115059-B37A-4CC6-8C8A-38177649121F

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=GE0602194597

 

Interview de Barthold Bierens de Haan, psychiatre, psychothérapeute : A propos de son livre "Dictionnaire critique de psychiatrie" (Ed. Favre)

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=95EDB715-07F5-457B-8D4C-757C5F41EC0D

 

Entrée: "souffrance au travail” → 57 éléments trouvés → le plus ancien date de 1996

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=%22souffrance%20au%20travail%E2%80%9D&period=1950-

 

Entrée: "maladie professionnelle” → 44 éléments trouvés → le plus ancien date de 1964

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=%22maladie%20professionnelle%22%20%20&period=1950-

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=AA1909924931

Les sacrifiés du chantier. 2019 

 

Entrée: "pénibilité travail” → 100 éléments trouvés → le plus ancien date de 1964

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=%22p%C3%A9nibilit%C3%A9%20travail%E2%80%9D&period=1950-

 

Entrée: "Handicap psychique” → 20  éléments trouvés → le plus ancien date de 1995

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=%22%20handicap%20psychique%22&period=1950-

 

Entrée: "invalide psychique” → 2 élément trouvé (qui plus est,:“invalides psychiques au travail”) →  2004 et 2018

"invalide psychique”

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=DBF68C36-8 CFD-4150-ADC0-793D5AE9B244

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=40CE4D7F-F0B8-4300-9 DDD-DE38C9D776D3

 

Entrée: "sinistrose” → 18 éléments trouvés → le plus ancien date de 1991

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=sinistrose&period=1950-

 

Entrée: “atelier protégé“ → 135 éléments trouvés → le plus ancien date de 1971

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/#tri=anciens&q=%22ateliers%20prot%C3%A9g%C3%A9s%22&period=1950-

 

Visionnage : https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=GE0808100675

25’: Séq de travail, discussions collectives intéressantes, quelques entretiens. Aucune parole donné aux handicapés. 

Handicapés mentaux ici distincts des aliénés. “enfants débiles”, “grands enfants“ pour les adultes, retardés, mongoliens.

 

Entrée “invalides du travail“ (pas pertinent) mais une archive intéressante: 

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=DBF68C36-8CFD-4150-ADC0-793D5AE9B244 Archive radio de 2004 super passionante: parle de l’augmentation des invalides psychiques (32000 en 90, 80000 en 2004 (date de l’emisson). hsopitalisation epsychiatrie même progresssion. region N-O de la Suisse particulièrement touché… 

Quelques extraits de l’entretien pourrait être utiliser pur contextualiser le sujet.

 

recherche années 1950, 1960

 

Travail ouvrier

seulement images

Transparence et reflets venitiens: https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/video/fiche/#guid=GE0511174121

 

Invalides

ergothérapie dan l’emission “progès de la médecine” 1962

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/video/fiche/#guid=GE0509194611


 

"Manifestation handicap”

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=GE0905249933

 

TEXTES


 

Entrée : “invalides psychiques”

 

Davantage d'invalides psychiques à cause du stress

https://www.swissinfo.ch/fre/davantage-d-invalides-psychiques-%C3%A0-cause-du-stress/3213882

Jérôme Bas, « Cristina Ferreira, Invalides psychiques, experts et litiges », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 17 septembre 2015, consulté le 12 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/lectures/18877 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.18877

 

LA RÉINSERTION PROFESSIONNELLE DES PERSONNES PRÉSENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES EN VALAIS

Mémoire pour l’obtention du diplôme ES de Maître-esse socioprofessionnel-le

https://doc.rero.ch/record/323282/files/Travail_de_M_moire_MSP_14_Terrettaz_Maude_Bruchez_Ga_lle.pdf

 

http://sit-syndicat.ch/spip/IMG/pdf/Sante_psychique_au_Travail.pdf

 

Entrée : “sinistrose”

 

LA SINISTROSE https://www.unige.ch/sciences-societe/socio/carnets-de-bord/static/pdf/13_135.pdf

 

CAIRN

 

Entrée: assurance invalidité et trouble psychique suisse

 

Probst Isabelle, « Genre et reconnaissance des maladies professionnelles. Le cas de la Suisse », Raison présente, 2014/2 (N° 190), p. 69-79. DOI : 10.3917/rpre.190.0069. URL : https://www.cairn.info/revue-raison-presente-2014-2-page-69.htm

 

Mattéi Jean-François, « Préface », dans : Denis Chastenet éd., Handicaps et innovation : le défi de compétence. Rennes, Presses de l’EHESP, « Hors collection », 2010, p. 5-9. DOI : 10.3917/ehesp.chast.2010.01.0005. URL : https://www.cairn.info/handicaps-et-innovation-le-defi-de-competence--9782810900411-page-5.htm

 

Entrée: "Suisse romande" assurance invalidité

 

Antonin-Tattini Véronique, « Un emploi à tout prix ? La pratique du placement pour des bénéficiaires de l’assurance-invalidité en Suisse », Sciences & Actions Sociales, 2018/2 (N° 10), p. 142-159. DOI : 10.3917/sas.010.0142. URL : https://www.cairn.info/revue-sciences-et-actions-sociales-2018-2-page-142.htm

 

Libois Joëlle, « Identité et défis contemporains du travail social en Suisse », VST - Vie sociale et traitements, 2014/2 (N° 122), p. 51-58. DOI : 10.3917/vst.122.0051. URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2014-2-page-51.htm

 

Véronique Antonin-Tattini, "Un emploi à tout prix ? La pratique du placement pour des bénéficiaires de l’assurance-invalidité en Suisse", Sciences et actions sociales [en ligne], N°10 | année 2018, mis en ligne le date 14 décembre 2018, URL : http://www.sas-revue.org/n- conception/58-n-10/varia-n-10/150-un-emploi-a-tout-prix-la-pratique-du-placement-pour- des-beneficiaires-de-l-assurance-invalidite-en-suisse 

Antonin-Tattini Véronique, « Personnes « handicapées » et pratiques de placement vers l'emploi en Suisse : l'exemple d'une institution de formation spécialisée », Pensée plurielle, 2013/1 (n° 32), p. 83-94. DOI : 10.3917/pp.032.0083. URL : https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2013-1-page-83.htm

 

 

 

 

écoute du podcast France Culture, Histoire du Handicap (ref)

 

Terme de “travail protégé”.

Importance du glissement sémantique / passage entre exclusion, intégration et inclusion (participation)

En France, 80% des personnes associées à un handicap ont un handicap invisible. 80% ont un handicap invisible. 3% d’handicapés moteurs. 

 

 info Hélène: les invalides psychiques représentent 1 demandeurs sur 2 de l’allocation adulte handicapé.

 

 

jeudi 13 mai 

 

Alex propose de contribuer à la recherche sur les archives à partir de l’entrée : Invalidité due à une pathologie liée au travail (physique ou psychique). 

mots clés: assurance invalidité, maladie professionnelle, pénibilité, souffrance au travail, invalides psychiques au travail. Elle va développer et préciser son approche à partir des recherches exploratoires (lectures/archives/entretiens avec des chercheuses et chercheurs).

 

J’aimerais aborder la problématique de l’invalidité physique et psychique au travail. 

Il y a deux choses distinctes dans ce sujet:

 

  1. Une approche qui pourrait questionner les formes et fonctions du travail par les types d’invalidités “déjà là” qui empêchent ou pas de travailler. Sans doute qu’avec l’évolution du travail et le développement du secteur tertiaire mais aussi des politiques d’inclusions, certains handicaps n'empêchent pas de travailler à une époque et pas une à une autre. Ici, la notion de réinsertion par le travail est très importante. 

par exemple une archive qui montre l’évolution vers l’informatique permettant de faire travailler des personnes handicapées:

 

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=GE8902397310

 

 

  1. Une seconde dimension de cette articulation serait de montrer les évolutions du travail, par les évolutions des maladies professionnelles physique et psychique. Ici, c’est le travail qui rend invalide, qui produit un handicap. Idée de travailler sur les liens entre travail et handicap, sur les maladies professionnelles, les effets physiques et psychiques du travail qui produisent une “invalidité”. 

J’ai trouvé un article “Quels chemins pour retrouver un emploi quand on a perdu sa santé au travail?” de Manuella Roupnel-Fuentes” qui traite de:

La réinsertion par l’emploi pour les personnes reconnues administrativement en situation de handicap à la suite d’un accident de travail ou d’une usure professionnelle. 

Dispositifs de “remobilisation professionnels”.

Ici, il ne s'agit pas de personnes nées handicapées mais qui le sont devenues. Elles rattachent l’irruption de leur problème de santé au travail (soit le travail est à l'origine des problèmes de santé, soit ces derniers se sont révélés dans ou part le travail et empêchent sa poursuite. 

Bien que le travail soit la cause des souffrances physiques et morales, il continue paradoxalement à occuper une place prépondérante dans la vie.

 

 

 

l’articulation de ces deux aspects qui peut paraître un peu paradoxale (l’inclusion des personnes handicapées par le travail/le handicap produit par le travail) peut être un bon support pour montrer finalement la place centrale du travail dans le fonctionnement social. 

 

Aussi, peut-être que la question du handicap peut permettre de penser le travail social, le travail désaliénant. Ici il y a encore deux choses à regarder: les formes réinventées du travail pour y inclure les marginalisés et les transformations du travail pour pallier aux nouvelles souffrances au travail. 

 

Je dois faire un état des lieux de ces questions en Suisse.

 

Au niveau des archives, il y aurait plusieurs choses à explorer: 

  1. des archives qui montrent les évolutions du travail en Suisse depuis les années 1950

  2. des archives qui parlent des liens entre handicap et travail

 

J’ai trouvé une grande quantité d’archives sur la souffrance psychique au travail (burn out, mobbing…) et sur les maladies “physique” professionnelles (plutôt sur le travail ouvrier)

 

J’ai par ailleurs trouvé une grande quantité d’archives sur les “ateliers protégés” et les plus généralement les handicapés au travail ( travail et handicap, 161 éléments trouvés). En particulier sur handicap psychique et travail. Ces archives traitent de dispositifs de d’aide par le travail. 

 

 

 

La question centrale qui se pose dans cette recherche est: Qu’est-ce que le travail spécifique sur les archives va nous apprendre du sujet. Donc il faut interroger le sujet en termes de représentations. 

Une fois qu’on a fait un état de lieu sur les réalités statistiques, historiques, sociologiques du phénomème (avec bien sûr la conscience qu’il n’y a pas de réelle objectivité) il nous faut alors l’interroger en termes de représentations sociohistoriques via la RTS. Interroger les représentations doit répondre à la question du comment qui est aussi celle de savoir dans quelle mesure (sur-représenté, sous-représenté, plus à certaines époques qu’à d’autres).

  1. Comment les archives montrent-elles le travail depuis les années 1950

  2. Comment les archives traitent la question du rapport entre handicap et travail

  • Comment les archives nous parlent des maladies professionnelles

  • de la souffrance au travail

  • Comment parlent elle du travail comme facteur d’inclusion

 

 

Invalides du travail / invalides au travail  

 

Mardi 25 mai.

 

Après avoir lu plusieurs articles et écouté plusieurs podcasts radio sur le sujet du handicap/travail/insertion… Il apparaît que quelque chose se dégage de manière très forte dans les discours contestataires.

À la fin des années 1960 et durant les années 1970 et jusqu’à aujourd'hui il y a eu des collectifs de lutte importants pour les handicapés et en particulier par rapport à la question du travail (grève dans les CAT en France, critique du système des ESAT), la vie en collectivité forcée, le refus d’enfermer les personnes handicapées dans le thème du handicap, les handicapés méchants etc. 

Je pourrais donc passer par les archives de lutte, une entrée minoritaire mais sur laquelle s'appuyer pour parler de cette question du travail. 

Trouver des figures militantes en suisse, et les interroger par rapport aux archives.

Archives comme mémoire des traces de lutte.  

Mais peut-être que je ne vais rien trouver. Pour l’instant je n’ai pas trouvé mais peut être un pb d’entrée. Demander à François Vallotton. 


 

L’exploration des archives RTS ( encore balbutiantes) semble soutenir ce qu’analysent déjà très bien les recherches sur  le traitement médiatique du handicap, de manière générale, confirme les analyses déjà produites sur ces questions, que sont la dépolitisation, la question du validisme, problème ramené à l’individu, enfermement des personnes handicapées dans le thème du handicap et les bienfaits de la réinsertion par le travail (esat et les cat).

Sur la souffrance au travail, on dénonce des injustices mais on montre toujours les individus en lien avec des qualités essentialisantes comme le courage ou la ténacité. 

 

Le travail pourrait être alors d’aller interroger des personnes impliquées dans la critique de ces visions dominantes à partir d’archives “cristallisant” cette vision. 

 

L'idée serait donc de passer par le discours critique (sociologique ou/et politique) pour traiter de cette question du rapport entre travail et handicap.


 

À la lecture du chapitre sur le rôle de la radio-télévision dans la société helvétique, il semble qu’il y ait une plus grande matière ”contestataire” à la radio. Si les auteurs évoquent des émissions ou documentaires à dimension critique, je n’ai pas trouvé de réf concernant la question du handicap.



 

Roy Compte, La figure du handicap. Analyse d’une construction sociale et politique

Thèse de Doctorat de l’Université Paul Valéry, Montpellier III, présentée en sociologie par M. Roy Compte, sous la direction de M. le Professeur Jean-Marie Brohm

https://doi.org/10.4000/corpsetculture.659

 

Partant d’une étude presque exhaustive de la littérature sur la question, l’auteur se questionne sur l’évolution récente que la société, ou plutôt notre société, entretient vis-à-vis des personnes handicapées. Il émet l’hypothèse que leur prise en charge toujours plus importante serait à l’origine de leur marginalisation. En effet, plus l’intervention sociale se développerait en leur faveur, et plus la représentation commune du handicapé serait négative. Au point où l’on pourrait se demander si l’effort que déploierait la société pour les faire accéder à la normalité ne tuerait pas paradoxalement toute acceptation de l’altérité.

 

“le fait de rechercher la norme par tous les moyens, nous impose de ne pas être ce que nous sommes”.



 

J’ai trouvé une émission qui concentre tout à fait le sujet auquel j’ai envie de m’intéresser.

 

Temps présent, Après le chômage l’AI, 1995

https://rtsarchives.portal.srgssr.ch/fiche/#guid=GE9411144951

 

Ce reportage traite des “invalides de la société”

Il raconte comment le chômage entraine une baisse de moral qui entraine elle meme une baisse de santé et donc une forme “d’invalidité sociale” qui fait que les gens se retrouvent à l’AI

Le film pointe les victimes de la crise mais aussi que l’AI produit des chômeurs car les formations des handicapés dans les ateliers protégés par exemple ont le plus grand mal à déboucher sur un emploi. 

Résultat: Le déficit de l’AI se creuse et les chômeurs handicapés ou les handicapés chômeurs sont condamnés à vivre assistés.

 

Le film explique qu’au début des années 1990 l’AI connait une crise déficitaire.

Les liens entre le taux de chômage et le recours à l’AI sont soulignés, en particulier dans le canton de Vaux ou l'augmentation est spectaculaire autour de 1995 (augmentation de 60%) AI dans ce canton sinistré.

Une populations de nouveaux demandeurs AI se développe, ceux que le monde du travail a rejeté et dont l’état de santé s’est dégradé. 

 

À la question comment la crise produit des invalides, le film répond par une trajectoire, racontée par le concerné.

  1. Cet homme travaillait dans un garage où il devait constamment licencier car le garage était en permanente restructuration. Travail très pénible et éprouvant.

  2. Il a été licencié lui-même finalement. Au début il l’a vécu comme un soulagement mais cela n’a pas duré.

  3. Au bout d’un moment à ne pas retrouver d’emploi, il devient nerveux, irritable. Il est insupportable avec sa femme qui finit pas le quitter.

  4. Il se retrouve seul et médicamenté pour “supporter la vie”. Il fait des cauchemars, des crises d’angoisses, il est dépressif. 

  5. Le médecin l’encourage alors à demander l’AI qui prend le relai sur le chômage.

 

Un médecin explique alors comment les troubles mentaux (dépressions chroniques, psychoses ont augmenté de 40% au début des années 1990 et que cela touche massivement les chômeurs longue durée qui augmente aussi. Il montre comment ces troubles psychosomatiques qui apparaissent à la suite de la perte du travail se transforment en troubles organiques (exemple de mal au ventre qui devient un ulcère) dans le temps.

 

 Préparation rdv avec François Vallotton

 

Présentation de mon implication dans le projet: 

Poste sur deux ans à temps partiel. Une partie pour coordination et soutien à la recherche et une partie rechercthe “personnelle”. 

Mon travail doit être inscrit dans l’analyse des archives rts et handicap. 

Au départ, désir de travailler sur les liens entre travail et handicap, en particulier sur l’invalidité psychique et physique due au travail et processus de réintégration sociale par le travail mis en place par l’AI et les structures liées comme les ateliers protégés, les formations type “remobilisation par le travail“ etc. 

Pour parler de ce sujet, je souhaiterais passer par des discours critiques, voire quelle place il y a au sein de la rts pour des visions à la fois complexes et engagées sur le sujet de la souffrance au travail et du traitement de ce problème. Je cherche donc des images contestataires, de luttes et de contre-discours en liant travail et handicap. Donc cela peut être des images de contestations du travail capitaliste qui se développe au vingtième siècle, comment le travail produit de l’invalidité et qu’est-ce qu’on fait avec ça? En Suisse. Donc je cherche des images qui parlent de cela d’un point de vue ancré en suisse en même temps qu’avec une dimension internationale car c’est un sujet international. 

 

Fiche lecture :Véronique Antonin-Tattini, "Un emploi à tout prix ? La pratique du placement pour des bénéficiaires de l’assurance-invalidité en Suisse", Sciences et actions sociales [en ligne], N°10 | année 2018, mis en ligne le date 14 décembre 2018, URL : http://www.sas-revue.org/n- conception/58-n-10/varia-n-10/150-un-emploi-a-tout-prix-la-pratique-du-placement-pour- des-beneficiaires-de-l-assurance-invalidite-en-suisse 

 

Le texte pointe le processus de déclassement pro et salarial par la pratique de placement par l’AI Suisse. 

En intro:

  • Taux d’emploi plus faible pour handicapés + plus facilement touchés par les facteurs de souffrance au travail (discrimination, conditions non adaptés, temps partiel, manque de confiance, de formation)

 

Résumé projet Alex


 

Thématiques de recherche: Les invalides du travail/ la santé mentale au travail

 

Population concernées par la recherche:

 

  • Ceux et celles qui sont “cassés par le travail“ (titre d’un reportage datant de 2003) et se retrouvent à l’AI.  

  • Ceux qui développent un handicap psychique et physique lié au travail ( qui peut être présent avant mais qui se développe en lien avec le travail)


 

Questions de recherche:

 

Comment la crise produit des invalides?

Comment les évolutions du monde du travail produisent des « invalides de la société ? »

 

Approches sociohistorique de la télévision: 

 

Comment parle-t-on à la télé de la souffrance au travail, des maladies psychiques et psychosomatiques liées en grande partie au travail?

Est-ce que ce regard médiatique est révélateur d’une construction sociale normative suisse sur la question du travail?

Quelles valeurs sont véhiculées par rapport à l’emploi et à la souffrance psychique et physique liées au travail?



 

Plusieurs constats en lien avec le travail sur les archives:

 

  1. Il y a les reportages et débats qui reprennent sous forme télévisuelle ce qu’analysent les spécialistes dans leur recherche et sur le terrain. C’est intéressant et bien fait. Ça ne dit pas grand chose de plus que le fait que la télé véhiculent et portent les questions sociales, elle joue un rôle social fort en ce sens.  

 

  1. Il y a l’analyse historique des archives dans le temps qui permet de voir quand apparait tel ou tel terme dans le champs des médias et comment il se développe: par exemple Burn out est une expression qui date de 1974 Christina Maslach) mais n’apparaît qu’en 1997 dans les archives tv.; 4 fois entre 1997 et 2000, 11 fois entre 2000 et 2005, 33 fois entre 2005 et 2010, 105 fois entre 2010 et 2015, 212 fois entre 2015 et 2020

 

  1. Il y a la recherche des images qui portent des voix contestataires, des images de lutte, de résistance, de contre-proposition, d’alternative. Pour l’instant je n’en ai pas trouvé beaucoup. Mais c’est là dessus qu’une recherche-création aurait le plus de sens. 



 

Je me demande si je ne devrais pas travailler plus largement sur le traitement des questions concernant la santé mentale en suisse. 

 

- Comment est-ce qu’on parle de la santé mentale à la télé

 

  • comment est-ce qu’on montre les institutions? 

 

- Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier à la Suisse ?

 

- Un sous axe serait la santé mentale au travail qui est traitée à partir des années 2000

 

J'aimerais beaucoup réaliser des entretiens avec des spécialistes de la question, aussi bien en ce qui concerne les représentations médiatiques de la santé mentale en Suisse que de son traitement politique, social et économique, d'un point de vue socio-historique. 


 

Bilan alex pour 9 juin: mail envoyé à F. Vallotton pour demande de rdv/doc prépa rdv rts/ résumé de  sa recherche dans drive/planning agenda/ajouts de doc dans ressources drive/ mail envoyé pour pb techniques sites, réponse qui me dit que ma demande est adressée au service technique


 

5 juin 2021 

Je me demande si je ne devrais pas orienter la recherche sur un lieu, l’hôpital psychiatrique de Genève appelé Bel-air jusqu’en 1978 puis Belle-idée. L’histoire de cet hôpital concentre les évolutions du rapport à la maladie mentale et aux questions liées à l’invalidité psychique. 

 

Si on part de la question : Que fait-on de ceux qui souffrent d’une maladie mentale ou d’un handicap psychique ? la question de l’invalidité, de la prise en charge, de l’encadrement socio-médical, se pose et celle du travail ressort avec force, puisque c’est le premier facteur d’aide sociale et d’intégration sociale. Et il m’apparaît que cet hôpital charrie, par les politiques, les courants et contre-courants qui l’ont traversés et qui le traversent encore, ces enjeux, les concentre et les exprime sous des angles complexes et complémentaires. Situé à Genève, son histoire est située dans l’histoire spécifique de la psychiatrie en Suisse. Cet angle d’approche permet donc de penser les spécificités de ce contexte géographique, socio-historique. 



 

Résumé du projet

 

Dans le cadre du projet de recherche sur les rapports sociohistoriques au handicap et à l’invalidité à travers l’analyse des archives de la RTS de 1950 à 2018, mon sujet d’étude porte sur la question du handicap psychique et plus spécifiquement de la psychiatrie, entre représentations et réalités. Il s’agit d’une approche socio-historique qui retrace les évolutions de traitements et de représentations (les deux étant liées) réalisée à partir (mais pas exclusivement) de l’histoire d’un hôpital en particulier, l’hôpital psychiatrique de Belle-idée à Genève, anciennement appelé Bel-Air, qui a été le sujet de plusieurs films de télévision et d’enregistrements sonore depuis le début des années 1950.


 

Cette étude portera une attention particulière à la thématique du travail en relation aux questions de santé mentale car le un phénomène de l’invalidité liée à une pathologie psychique et psychosomatique conséquence du travail, s’est fortement développé à partir des années 1980 et occupe une grande part des préoccupations et des traitements psychiatriques contemporains[1]. De plus, le travail occupe historiquement une place centrale dans les processus de réinsertion des invalides psychiques menés par les institutions (de l’ergothérapie en psychiatrie aux ateliers protégés et aux stages de remobilisation au travail proposés par l’Assurance Invalidité) [2].  

Ce rapport au travail, entre facteur central de l’insertion sociale et facteur de déclin de la santé mentale, est visible au travers des images télévisuelles de Bel-Air, une des premières archives par exemple montrant des séances, d’ergothérapie,  

 

L’étude s’intéresse à la question du dedans et du dehors, la vie dans les murs de l’institution psychiatrique, la possibilité d’en sortir. Il est ici question de soin, de traitement, d’accompagnement social et économique. La psychiatrie (qui prend en charge pêle-mêle les addictions, les maladies psychotiques, la dépression ou encore l’autisme) repose pour une grande part sur des points de vue idéologiques, éthiques, politiques. En ce sens, les représentations sociales ont une lourde responsabilité dans la prise en charge du handicap psychique.

C’est cela que souhaite interroger l’étude en question à travers l’exploration des archives de la RTS. Les images et les enregistrements sonores réalisées au sein de l’hôpital Bel-Air par la télévision et la radio suisse à partir des années 1950 permettent de montrer une part de l’histoire de la psychiatrie, de la maladie mentale en Suisse, à travers le prisme de représentations diverses et variées. Le point de vue porté par la réalisation audiovisuelle nous dit lui aussi, dans une sorte de second temps (ou de second niveau), quelque chose des représentations portées sur le handicap psychique à travers le temps.

 

De plus, beaucoup d’archives montrent la place qu’occupe le travail dans les processus de réinsertion. À travers ces reportages, on voit plus largement la place prépondérante qu’occupe l’activité professionnelle dans l’activité sociale, la façon dont la société suisse (comme la plupart des sociétés modernes) se construit en grande partie sur les rapports sociaux au travail et sur l’emploi. Et lorsque l’on s’intéresse plus précisément à partir des années 1980 à la tension entre invalide du travail et invalides remis au travail, on voit les paradoxes d’une société en crise, elle-même malade, pour reprendre les termes de Durkheim, une société pathogène, là où les inégalités se creusent et ou les souffrances psychiques et somatiques individuelles directement lié au système de production capitaliste, touchent un très large part de la population.

 

Si les questions sont nombreuses et que le champ d’exploration est vaste, l’étude[3] se construit autour des archives d’un lieu en particulier, celui de l’hôpital psychiatrique de Belle-idée (appelé Bel-air jusqu’en 197 ?), qui porte en lui cette histoire de la psychiatrie traversée par différents courants et qui a évolué en fonction des évolutions des souffrances psychiques. En effet, la phase préparatoire d’exploration des archives m’a permis de constater qu’il existe un nombre assez conséquent d’archives de cet hôpital (entre 1963 et 2018), tout à fait intéressantes à analyser d’un point de vue comparatif, en termes de changements et d’évolutions mais aussi d’un point de vue qualitatif et en particulier le tout premier document filmique datant de 1963, dune durée de 17 minutes qui montre de manière extraordinaire les espaces et les activités de l’hôpital.  Par ailleurs il existe d’autre sources d’archives sur l’hôpital qui pourraient entrer dans le cadre de l’étude comme des archives papiers qui se trouvent au centre d’archives contestataire de Genève.

 

Des entretiens menés auprès d’acteurs de ces lieux, d’experts et éventuellement de ceux qui ont réalisés les images et menés les entretiens permettront de mettre en discussion ces images et les histoires qu’elles trimballent.

 

Enfin, l’hôpital existe toujours (et a une spécialisation sur le sommeil, fortement lié au stress, pathologie elle-même fortement liée à la souffrance au travail ce qui nous intéresse grandement dans notre étude). Il pourrait être intéressant d’envisager d’y réaliser un travail de recherche-création / recherche-action en son sein. Possédant un espace d’exposition et une programmation culturelle, on pourrait imaginer de proposer une expo/projection à partir des archives sur l’histoire de l’hôpital, ce travail constituerait alors une dernière phase de la recherche qui prendrait en compte la réception des images et les débats engendrés par l’exposition de ces archives à travers une nouvelle série d’entretiens individuels et collectifs auprès des patients et des soignants d’aujourd’hui.

 

VOIR POUR BEL AIR

 

 e-periodica.ch, Histoire de la psychiatrie et de la neurologie à Genève

 

unige.ch, La remise en question du pouvoir psychiatrique à Genève (1960-1980) Frederico Dotti

 

Thèse référence, Université de Genève, Oriane Dorsaz, Les centres de thérapies brèves dans la psychiatrie genevoise : perspective historique et point de vue actuel des patients, 2006

 

interview d’Alain Riesen, Cairn.info

 

 

 

[1] (voir les textes et reportages qui montrent les liens entre le phénomène du chômage et la dégradation de la santé mentale, produisant une quantité massive d’invalides appelé « les nouveaux invalides » à partir des années 1990)

[2] Texte

[3] qui doit être réalisée sur deux ans à 30% (1 jour et demi par semaine)

 

PROPOSITION DE PLAN DE TRAVAIL JUIN 2021

Voir tableau drive

 

NOTES JUIN

 

Thématiques de recherche: Les invalides du travail/ la santé mentale au travail

 

Population concernées par la recherche:

 

  • Ceux et celles qui sont “cassés par le travail“ (titre d’un reportage datant de 2003) et se retrouvent à l’AI.  

  • Ceux qui développent un handicap psychique et physique lié au travail ( qui peut être présent avant mis qui se développe en lien avec le travail)


 

Questions de recherche:

 

Comment la crise produit des invalides?

Comment les évolutions du monde du travail produit des « invalides de la société ? »

 

Approches sociohistorique de la télévision: 

 

Comment parle-t-on à la télé de la souffrance au travail, des maladies psychiques et psychosomatiques liées en grande partie au travail?

Est-ce que ce regard médiatique est révélateur d’une construction sociale normative suisse sur la question du travail?

Quelles valeurs sont véhiculées par rapport à l’emploi et à la souffrance psychique et physique liées au travail?



 

Plusieurs constats en lien avec le travail sur les archives:

 

  1. Il y a les reportages et débats qui reprennent sous forme télévisuelle ce qu’analysent les spécialistes dans leur recherche et sur le terrain. C’est intéressant et bien fait. Cent dit pas grand chose de plus que le fait que la télé véhiculent et portent les questions sociales, elle joue un rôle social fort en ce sens.  

 

  1. Il y a l’analyse historique des archives dans le temps qui permet de voir quand apparait tel ou tel terme dans le champs des médias et comment il se développe: par exemple Burn out est une expression qui date de 1974 Christina Maslach) mais n’apparaît qu’en 1997 dans les archives tv.; 4 fois entre 1997 et 2000, 11 fois entre 2000 et 2005, 33 fois entre 2005 et 2010, 105 fois entre 2010 et 2015, 212 fois entre 2015 et 2020

 

  1. Il y a la recherche des images qui portent des voix contestataires, des images de luttent, de résistances, de contre-propositions, d’alternatives. Pour l’instant je n’en ai pas trouvé beaucoup. Mais c’est là dessus qu’une recherche-création aurait le plus de sens. 



 

Je me demande si je ne devrais pas travailler plus largement sur le traitement des questions concernant la santé mentale en suisse. 

 

- Comment est-ce qu’on parle de la santé mentale à la télé

 

  • comment est-ce qu’on montre les institutions? 

 

- Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier à la Suisse ?

 

- Un sous axe serait la santé mentale au travail qui est traitée à partir des années 2000

 

J'aimerais beaucoup réaliser des entretiens avec des spécialistes de la question, aussi bien en ce qui concerne les représentations médiatiques de la santé mentale en Suisse que de son traitement politique, social et économique, d'un point de vue socio-historique. 

 

JUILLET 2021
 

Dans le cadre du projet de recherche sur les rapports sociohistoriques au handicap et à l’invalidité à travers l’analyse des archives de la RTS de 1950 à 2018, mon sujet d’étude porte sur la question de l’invalidité psychique et, plus spécifiquement, de la maladie mentale.

 

Cette étude portera une attention particulière à la thématique du travail en relation aux questions de santé mentale car le phénomène de l’invalidité liée à une pathologie psychique et psychosomatique comme conséquence des conditions de travail, s’est fortement développé à partir des années 1980 et occupe une grande part des préoccupations et des traitements psychiatriques contemporains. De plus, le travail occupe historiquement une place centrale dans les processus de réinsertion des invalides psychiques menés par les institutions (de l’ergothérapie en psychiatrie aux ateliers protégés et aux stages de remobilisation au travail proposés par l’Assurance Invalidité) .  Ainsi, beaucoup d’archives montrent la place qu’occupe le travail dans les processus de réinsertion des invalides. À travers ces reportages, on voit plus largement la place prépondérante qu’occupe l’activité professionnelle dans l’activité sociale, la façon dont la société suisse (comme la plupart des sociétés modernes) se construit en grande partie sur les rapports sociaux au travail et sur l’emploi. 

Et lorsque l’on s’intéresse plus précisément à partir des années 1980 à la tension entre invalide du travail et invalides remis au travail, on voit les paradoxes d’une société en crise, une “société handicapante”, une société “pathogène” pour reprendre les termes de Durkheim, là où les inégalités se creusent et ou les souffrances psychiques et somatiques individuelles directement lié au système de production capitaliste, à la société individualisante et aux facteurs de stress, de solitude qui en découlent, touchent un très large part de la population. 


 

L’étude s’intéresse aux évolutions de la question des corps en mouvement entre le dedans et du dehors, la vie dans les murs de l’institution psychiatrique, la possibilité d’en sortir, les politiques d’abaissement des contraintes d’enfermement, puis de désinstitutionnalisation. Il est ici question de soin, de traitement, d’accompagnement social et économique, de représentations des malades mentaux, entre “inadaptés” et "intégrables". L’institution psychiatrique (qui prend en charge pêle-mêle les addictions, les maladies psychotiques, la dépression ou encore l’autisme) repose pour une grande part sur des processus politiques, idéologiques et éthiques indissociables. En ce sens, les représentations sociales des souffrances psychiques sont importantes; elles influencent leur reconnaissance et les façons dont elles sont prises en charge. La dépression liée au travail (phénomène de burn out, mobbing, stress au travail etc), est encore aujourd’hui associée à de la faiblesse, à une incapacité d’adaptations. Ce phénomène massif entre en contradiction avec les valeurs de mérite, de performance, de volonté individuelle, sans cesse véhiculées dans les médias et en particulier à la télévision. 

 

C’est cela que souhaite interroger l’étude en question à travers l’exploration des archives de la RTS. 

Les images et les enregistrements sonores réalisés par la télévision et la radio suisse à partir des années 1950 permettent de montrer une part de l’histoire de la psychiatrie en Suisse et des différentes formes de reconnaissances et de prises en charge des souffrances psychiques à travers le temps. Ces archives nous parlent aussi - et dans un même temps, des représentations portées sur l’invalidité psychique à travers le temps et en particulier dans son articulation à la question du travail, entre facteur de réinsertion et facteur d’invalidité.

 

passer par des images contestataires?

À la fin des années 1960 et durant les années 1970 et jusqu’à aujourd'hui il y a eu des collectifs de lutte importants pour les handicapés et en particulier par rapport à la question du travail (grève dans les CAT en France, critique du système des ESAT), la vie en collectivité forcée, le refus d’enfermer les personnes handicapées dans le thème du handicap, les handicapés méchants etc. 

Je pourrais donc passer par les archives de lutte, une entrée minoritaire mais sur laquelle s'appuyer pour parler de cette question du travail. 

Trouver des figures militantes en suisse, et les interroger par rapport aux archives.

Archives comme mémoire des traces de lutte.  

Mais peut-être que je ne vais rien trouver. Pour l’instant je n’ai pas trouvé mais peut être un pb d’entrée. 


 

L’exploration des archives RTS ( encore balbutiantes) semble soutenir ce qu’analysent déjà très bien les recherches sur  le traitement médiatique du handicap, de manière générale, confirme les analyses déjà produites sur ces questions, que sont la dépolitisation, la question du validisme, problème ramené à l’individu, enfermement des personnes handicapées dans le thème du handicap et les bienfaits de la réinsertion par le travail (esat et les cat).

Sur la souffrance au travail, on dénonce des injustices mais on montre toujours les individus en lien avec des qualités essentialisantes comme le courage ou la ténacité. 

 

Le travail pourrait être alors d’aller interroger des personnes impliquées dans la critique de ces visions dominantes à partir d’archives “cristallisant” cette vision. 

 

L'idée serait donc de passer par le discours critique (sociologique ou/et politique) pour traiter de cette question du rapport entre travail et handicap.


 

À la lecture du chapitre sur le rôle de la radio-télévision dans la société helvétique, il semble qu’il y ait une plus grande matière ”contestataire” à la radio. Si les auteurs évoquent des émissions ou documentaires à dimension critique, je n’ai pas trouvé de réf concernant la question du handicap.


 

Les questions sont nombreuses et le champ d’exploration est vaste. 

 

Plusieurs degrés de réflexion bordent cette étude :

- celui des transformations sémantiques qui traversent les questions de santé mentale, d’handicap psychique, de troubles psychiatriques. 

- celui des représentations de l’institution psychiatrique et plus généralement des formes de prises en charges des in/capacités psychiques en Suisse.  Les tensions entre le dedans et le dehors, les questions d’enfermements, de privations de liberté d’un côté, de dangerosité des malades mentaux de l’autre seront au cœur de l’analyse. 

- celui des évolutions des représentations des in/capacités psychiques liées aux évolutions de la société Suisse, et en particulier du travail. 

Ici les questions de santé mentale rejoignent les questions d’équilibre sociale, le terme d’invalide social émerge. Société pathogène VS individu pathogène. 


 

NOTES

10 novembre


 

Pourquoi psychiatrie/suisse/tv


 

Pourquoi psychiatrie 60, 70?

 

Les deux décennies (1960-1980) « au cours desquelles la psychiatrie est réfléchie, théorisée, débattue en tant que phénomène social, culturel et politique. Diagnostique, traitements, rapports institués avec les malades, façons de reconnaitre, d’ignorer ou de porter atteinte à leurs droits : toutes ces questions sont intensément disputées. Cette critique n’est pas seulement discursive mais s’accompagne d’actions qui provoquent, dans une proportion non négligeable, une déstabilisation du champ psychiatrique. (p.6, L’HOMME BUS)

 

Les problèmes soulevés par l’internement sont discutés, réglementés, critiqués dans une  multitude de lieux au sein desquels ces acteurs se meuvent. (p.7)

 

Dans (l’) histoire culturelle des controverses psychiatriques, le  journalisme occupe une place majeure. Sa production écrite et télévisuelle compte au demeurant parmi l’une de nos principales sources.  Presse classique ou militante, journalisme d’investigation ou de sensation, reportages télévisuels : le champ médiatique ouvre ses colonnes  aux querelles entre psychiatres, publie des lettres de lecteurs et inter roge l’homme de la rue. Les médias représentent aussi un outil stra tégique dans les luttes menées au sein même de la corporation autour  de la bonne ou mauvaise image de la discipline. 

Enfin, à prendre l’exemple de Jacques Adout (1914‑1989), grande  figure du journalisme suisse et traducteur de romans russes, les ondes  de la radio servent de courroie éducative. Faire naître le problème de  la folie à la conscience sociale est l’intention d’une série d’entretiens  qu’il réalise entre 1975 et 1976 pour la Radio suisse romande et qu’il  publie en 1979. Au gré de ses pérégrinations en Suisse, mais également  à Trieste ou à Londres, le journaliste dialogue avec des protagonistes,  dont certains joueront du reste un rôle dans l’affaire de l’Homme-bus.  Au cours des cinq émissions diffusées entre 1977 et 1978, les auditeurs peuvent ainsi entendre une multiplicité de voix autour de cette  « matière redoutable » qu’est la folie. Dans son introduction, défiant  au passage quiconque de définir la normalité, Jacques Adout annonce  au public son intention : proposer « une approche simple de ce phénomène extrêmement compliqué et qui nous concerne tous23 ». Cette volonté déclarée de socialiser la folie, d’irradier la question  psychiatrique dans l’ensemble du monde social, de désenclaver les  

23. Adout Jacques, Les Raisons de la folie. Une enquête de la Radio suisse romande, Paris,  Flammarion, 1979, p. 11.

18 L’homme-bus 

problèmes confinés dans les murs de l’hôpital psychiatrique, constitue  l’un des enjeux majeurs de l’époque


 

Liens entre handicap, invalidité et psychiatrie

 

travail

ergothérapie

art brut

transformation des institutions/réhumanisation, abaissement des murs

 

Ce qui écarte: soin, maladie

 

Notion d’inclusion 

 

Archéologie du handicap psychique

 

Pourquoi ce choix: 

C’est l’exploration des archives elle-même qui m’a menée à ce choix

Décembre 2021

Les registres d’archives

  1. Archives qui font appel à la mémoire personnelle. Support de narration de soi ou de ceux que l’on a connu. (figure de « l’album de famille » Suisse)

Qui permettent de répondre à la question « que faisiez-vous là, à ce moment, avec qui, etc ? » 

 

2.   Archives qui font appel à la mémoire factuelle. Support de narration historique. 

Qui permettent de répondre à la question « quelle était la situation ? Que s’est-il passé alors ? »

 

3.   Archives qui font appel au présent (d’un point de vue personnel et historique). 

Qui permettent de répondre à la question « où en est-on aujourd’hui ? »

 

4.   Archives qui font appel 


 

Trois grandes questions sur l’histoire de la psychothérapie institutionnelle: 

 

Qu’est-ce qui se passait à ce moment-là ? 

 

            Pouvez-vous me parler de vous dans cette histoire ? 

 

Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? 

 

Questions sur le traitement médiatique de cette histoire : 

 

Qu’est-ce que cela vous fait de voir ces images ? 

 

Que pensez-vous du regard journalistique dans ces reportages ? 

 

Qu’est-ce qui a changé depuis par rapport à ce traitement médiatique ? 

 

Questions à poser en dehors de la video-ellicitation : 

 

Qu’est-ce que c’est pour vous l’inclusion ? Pouvez-vous me parler de cette notion ? 

Par rapport à l’histoire de la psychothérapie institutionnelle ? par rapport à la maladie mentale ? au handicap ? 

bottom of page